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Phraséologie.
29 juin 2008

Daphnis dit je ne veux pas vivre car je ne veux pas crever laissez-moi.

Les rues sont en pentes grisâtres. Un vent alarmant souffle à contre-sens, perturbant. Les trottoirs et les caniveaux sordides sont sinueux, torturés; les pavés déchaussés gisent sur la route, laissant un ruissellement ininterrompu combler les vides. Un mouvement de foule se fait sentir, je suis physiquement incroyablement entouré. Il est livide, ses cernes sont soulignées par du charbon et de la moisissure. Un timide geste m'indique le chemin à suivre.
Le plafond est bas, les meubles se cognent à moi, sa chambre est plus spacieuse qu'à l'habitude. Les meubles sont arrangés avec un ordre effroyable. Tout est propre désinfecté. Une télévision cathodique minuscule est effacée sur un meuble pré-conçu de bois clair. Nous ne parlons pas. L'air est trop lourd. L'oppression nous pèse le thorax.
Chez moi, je suis seul, je dois me rendre à l'établissement. Entré dans une salle on attend plus que moi. Je ne les ai jamais vus, et c'est à peine si je les vois. Un orateur de fonction, précédemment taciturne et honteux, prend la barre et la parole. Ses mots s'alignent comme des perles et son expression est enthousiaste, tout cela crée un malaise ambiant. Je ne comprends pas ce qu'il dit, il s'écrase enfin sous son bureau, crie un peu, mais se calme bientôt. Sauf lui, c'est un silence de mort. Sorti, dès le seuil, plus personne n'est là, le ciel bas et gris inspire alizés et humidité. Le gris a vaincu. J'ai des signaux absurdes. Une panique puérile.
Rentré des débarras agonisent à terre. La pente est désagréable, chaque pas demande un effort usant sur la longueur. Je dois bientôt y retourner. Juste le temps de subir le poids d'une trahison et je monterai sur le Crâne.
Mais ça s'affole, l'heure vient trop vite et un rire me secoue comme une branche malingre en pleine bourrasque pendant de longues minutes trop entendues.
Tout est sale, le charbon que j'ai laissé s'appliquer sur mes paumes corrompt la craie de mes murs.
Le sable grêlé sous mes pas s'incline, et l'inversion pesante s'effectue lentement, sans hâte aucune. Impuissant, je contemple des conceptions qui m'échappent.


NB: Pré-conçu = préconçu. Je sais.

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